Portes et fenêtres...

Elisel avait enfin sa maison!! Elle avait pris celle en face de chez Hugue, juste à côté de la Chaîne du Coeur. Elle avait vu la maison de l'extérieur déjà mais n'était jamais rentrée. Elle espérait ne pas avoir trop mal choisi...

En approchant de la maison, Elisel détailla la façade.

La porte, bardée de métal. Le propriétaire précédent devait avoir peur des brigands... Enfin, il y avait au moins un anneau qui semblait assez lourd pour qu'elle entende frapper, même du pigeonnier tout en haut...

Juste à côté, la porte de la cave, endroit vital!! Elle semblait un peu de guingois... Plus qu'à espérer qu'elle ne laisse pas trop passer le mauvais temps!

En relevant la tête, elle remarqua les fenêtres en hauteur. Un peu tristounet tout ça, il allait falloir qu'elle mette des fleurs sur les bords assez rapidement...

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Lors que Theodelinde apprit qu'Eli avait une maison, elle décida de lui rendre visite... Qu'elle ne fut pas sa surprise en voyant une maison aussi grande. Elle toqua à la porte
Euh, Eli? tu es là? Qu'ont-ils tous à avoir d'aussi grandes demeures...

Elisel était en train de finir d'arranger les meubles dans le salon quand elle entendit un vague bruit à la porte, et un marmonement. Qu'est-ce que c'était? Elle n'avait pas encore prévu la crémaillère pourtant, et n'attendait encore personne...
Par acquis de conscience, elle ouvrit la porte et trouva Theo qui observait la façade. Elle l'accueillit d'un sourire.

Salut Theo! Comment va?
Tu sais, tu devrais taper plus fort la prochaine fois... Encore heureux j'étais dans la pièce juste à côté donc je t'ai entendue, mais j'aurais été en haut... Tu aurais pu attendre longtemps...

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Je vais bien, et toi? Elle fouilla sa besace. Zut! De zut, je l'ai oublié, ah... cette idée d'offrir quelque chose à l'installation de quelqu'un...

Je vais bien, quoique fatiguée par l'installation. Ils sont lourds ces meubles...

Elisel la regarda fouiller dans sa besace, intriguée, et tendit l'oreille pour comprendre ce qu'elle ronchonnait. Décidément c'était son habitude de parler dans son menton... Elle éclata alors de rire en entendant ses mots.

Ne te casse pas la tête Theo!! Il n'y a pas d'obligation du tout!! Et puis mon installation n'est pas encore officielle donc...
Tu veux faire un petit tour de ma maison encore en chantier?

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Bien sûr Eli, pourquoi pas..., et Theodelinde la suivit, Voyons si cette maison est aussi grande de l'intérieur, dit-elle en riant.

Je t'en prie...

Et Elisel ouvirt la porte en plus grand pour l'inviter dans le salon

Chadada vint en courant jusqu'à la maison de sa douce. Il s'approcha doucement et se cacha maladroitement derrière un arbuste. Il voulait voir sa belle une dernière fois avant son départ, de loin.
Il n'irait pas lui parler, multiplier les adieux n'était que multiplication de douleur pour chacun d'eux.

Accroupi, aux aguets, il aperçu Elisel par le fenêtre de sa chambre, faisant sa valise pour partir au couvent. Elle était belle.
Chadada resta là quelques minutes, à l'admirer, quand sa belle se retourna brièvement vers la fenêtre. Croyant être vu, il s'éclipsa doucement sans un regard. Il fallait savoir dire au revoir, le Chambellan l'apprenait à ses dépends.

Voilà, il était temps de partir...

Dame Justine attendant dans la rue, Elisel se dépécha de prendre son paquetage qui trainait près de la cheminée, puis la rejoignit dehors, et ferma la porte à clé.
Avant de s'éloigner, elle laissa un panneau bien en évidence sur le bois.

Puis elle mit son sac sur son dos, et partit vers le centre de Blois, et la direction du couvent...

Elisel arriva enfin chez elle. Elle était passée en chemin dans ses bureaux, pour récupérer le travail qui attendait, se disant qu'il allait lui falloir une bonne organisation pour tout remettre à jour.
Elle sourit en voyant le panneau qui ornait le chambranle de la porte, le décrocha et poussa la porte.

Elle était rentrée chez elle!

A bout de souffle après avoir courut aussi vite que possible, il arriva devant la porte de sa douce et tenta de l'ouvrir sans même frapper... fermée... Une vague de déception parcourut le Chambellan.
Il avait fait attendre sa douce passée plus tôt chez lui et maintenant la voilà introuvable.

Il scruta les rues avoisinantes, cherchant la plus belle des Blésoise du regard.

Voilà quelques heures que Chadada attendait et toujours pas de trace de sa belle. L'appréhension, l'attente, l'excitation lui donnaient mal au ventre à en hurler.
Il tenta de recouvrer ses esprits. Où pouvait-elle être durant des heures ? La réponse s'imposa d'elle même : chez Ju !

Le Chambellan dévala dans l'autre sens les ruelles empruntées quelques heures plus tôt, tenant d'une main sa toque qui menaçait de s'envoler...

Chadada était brièvement de passage à Blois et en allant chez lui croisa la maison de douce et tendre qui hantait ses nuits et ses jours par son absence.
Il était difficile de tenir ces derniers jours, loin d'elle, de ses bras, de ses lèvres. Le plus dur était de ne pas savoir quand il pourrait à nouveau l'étreindre, là, tout près de lui.
C'est les yeux brouillés de larmes qu'il marqua une pause devant le palier avant de filer, triste comme un menhir.