Le salon

Pas aussi grand, ce n'est tout de mesme pas petit... dit elle, Mais j'avoue bien aimer ta maison. Elle remercia Elisel pour sa tasse qu'elle prit dans ses mains.

Elisel tenait la porte quand son amie se retourna, comme prise d'une inspiration subite.

Je reviendrai le 10, Theo... Ca vous fera un peu de repos ici, pour me supporter encore plus à mon retour! répondit-elle en riant.
Veillez bien les uns sur les autres, je veux tout le monde en forme quand je reviendrai!
A très vite donc!

Elle savait que son amie Elisel était partie en retraite mais elle se dit que lorsque elle rentrerait elle trouverait aussi le petit brin....même dans son absence elle était là .
Eoliance s'arrangea pour coincer le petit brin à l'encoignure de la porte d'entrée , ainsi elle fut sure qu'elle le trouverait en rentrant.
Pour son amie aussi elle dédia ce petit brin à son bonheur futur.

Elisel rentrait chez elle, fourbue par une nouvelle journée de travail. Elle posa ses affaires, alluma rapidement un feu dans la cheminée, puis se cala dans un fauteuil, les pieds repliés sous elle, regardant les flammes. Même si le beau temps revenait, sa maison était encore bien fraîche. Pas le temps de la réchauffer, elle rentrait le soir uniquement pour se glisser avec délice dans ses draps, et profiter d'un repos bien mérité.
Mais qu'est-ce qui lui avait pris, d'accepter tous ces postes... Certes, chacun ne prenait que peu de temps, mais à force de les accumuler... Ce poste de déléguée, offert par Chadada... Non, elle le voyait comme un cadeau, mais espérait bien qu'il ne l'avait pas pensé comme tel, avait reconnu son travail. Maintenant, elle ne devait pas le décevoir, se montrer à la hauteur de la tâche, représenter dignement les ambassades, et Orléans. Mais c'en était effrayant. La peur de faire une gaffe, lâcher un mot de travers, froisser un dignitaire étranger. Rattrapable oui, mais jusqu'à quel point...

Elle soupira et ferma les yeux un instant, se massa les tempes pour prévenir le mal de tête qui menaçait. Il y avait tant de choses à préparer à côté. Est-ce que la chapelle serait prête pour leur mariage? Est-ce que le mariage serait décalé pour être fait dans la chapelle? Son Cha aurait-il encore la patience d'attendre, quand elle-même sentait qu'elle usait ses dernières réserves...? La salle à préparer, les repas à commander, les invitations à écrire... La date à fixer! La chapelle à consacrer... Elle tournait en rond, ce n'était pas bon...

Le feu... Se changer les idées... Appeler Ryu... Elle l'avait négligée, elle s'en rendait compte, Azzarin le lui avait dit aussi... Cela leur ferait du bien, à toutes les deux, sûrement...
Elisel se tourna donc vers les flammes, vida son esprit, appela celle qui, elle l'espérait, était toujours son amie. Son maître arrivait à l'invoquer sans un mot, elle devait réussir, elle aussi... Elle se rappela sa venue, la première fois, en taverne. Comment elle avait prit forme dans les flammes, se dessinant lentement, apparaissant peu à peu. La première rencontre...
Et elle vint... Aussi belle que la première fois, aussi rayonnante et en même temps si simple. Les flammes enflèrent et sautèrent hors de la cheminée, Elle sortit de l'âtre, grandissant rapidement jusqu'à atteindre la taille d'Elisel, et s'approcha d'elle, lentement, tendant la main vers la femme encore dans le fauteuil.

Elisel tendit sa main également, renouvelant ainsi le contact qui avait scellé leur amitié quelques jours plus tôt, et dont elle gardait la preuve par son anneau rougeoyant à son doigt. Puis elle leva les yeux, rencontra ceux de l'élémental. Tout passa dans un regard. Ryu savait maintenant tout de sa vie, si petite, si insignifiante, ne lui en voulait pas, les humains sont à peine une étincelle... Elisel avait eu un vague aperçu de la vie de son amie, si longue, si pleine de connaissances qu'elle n'aurait jamais le temps d'apprendre... Chacune à sa place! Le temps n'avait pas la même signification pour elles deux, elles ne pouvaient vivre pareil, juste profiter d'être ensemble, se confier sans besoin de mot, partager, brûler les craintes, les attentes, soulager l'esprit, purifier par le feu, simplement...

Elles restèrent un long moment ensemble, sans rien dire, à se regarder seulement. Puis, un mouvement, Ryu devait repartir, on l'attendait ailleurs... Un coup d'oeil, une permission? Elisel se releva, s'inclina devant son amie, les mains jointes, et murmura enfin. Merci, Ryu...

Et l'élémental disparut en fumée...

Elisel était encore dans la rêverie de sa rencontre, perdue dans la contemplation des voluptes de fumée de Ryu quand son Cha entra, apportant un courant d'air qui finit de dissiper les fumerolles. Son coeur s'affola, plaisir de le voir, anxiété également. Qu'est-ce qu'il avait bien pu apercevoir...? Non, Ryu était partie assez longtemps avant, aucun souci!
Elisel ne savait pas comment il réagirait à ce phénomène, préféra ne pas lui en parler tout de suite. Ils avaient tellement de choses à apprendre l'un de l'autre avant, une vie est si brève...
Elle se leva donc, et alla à la rencontre de son Cha qui la regardait en souriant.

Bonjour, mon Coeur!
Un simple baiser, et elle se sentit transportée. Seigneur, qu'est-ce qu'elle aimait être avec lui! Et ils se voyaient si peu... Des croisements au détours de couloirs, des frôlements, des sourires, mais si peu... Que serait leur relation si elle n'avait pas été diplomate également? Non, il ne servait à rien de se demander, elle ne l'aurait jamais rencontré si elle n'avait pas postulé. Même si parfois elle en voulait aux ambassades, elle leur devait beaucoup...
Elle lui caressa la joue tendrement, l'observa attentivement. Des cernes commençaient à marquer son visage, comme s'il ne dormait plus.
Tu me parais bien fatigué toi... Tout va bien?

Chadada sourit à sa belle. Oh oui il était fatigué et elle commençait à le connaître si bien.

Oui, cette réunion aux ambassades me prend beaucoup de temps et d'énergie. C'est important pour moi, mais du coup nous nous croisons que trop peu et cela aussi me tourmente.

Il lova sa tête entre l'épaule et la tête de sa douce.

Le mariage approche et nous n'avons eu guère de temps pour mettre tout cela en place, il va falloir en prendre, et dès que possible. Je te promets de trouver le temps, j'en ai envie, besoin même.


HRP : et toujours pas de connexion...

Elisel haussa les épaules, essayant de minimiser le rôle néfaste de l'ambassade.
Je sais que ce traité est important pour toi, je ne t'en veux pas rassure-toi. Il est important pour Orléans, et son rayonnement. Nous nous croisons, c'est le principal. C'est toujours mieux que de ne pas se voir du tout... Même si elle guettait ses passages avec impatience... Mais elle se tut, ne voulant pas rajouter à ses tourments.

Elle l'attira à lui et cala sa tête contre elle, qu'il se repose sur elle un peu, instant de paix volé à leur responsabilités respectives.

Nous avons encore un mois environ avant le mariage, cela nous laisse du temps. Regardons les choses positivement: nous avons les témoins, le marieur, les vêtements, la salle pour la fête. C'est le principal non?
J'ai contacté Monseigneur Otto pour consacrer la chapelle, mais le temps qu'il réponde... J'espère que ça pourra se faire, pour que tous viennent, mais sinon on se mariera à Blois et voilà...

Elle sourit faiblement. Le Duché passait avant eux deux, c'était un fait. Mais du moment qu'ils étaient ensemble, rien ne pouvait leur arriver, cela lui suffisait. Elle ferma les yeux, posa sa tête contre celle de son Cha, et resta là, savourant sa présence, simplement.



HRP: Zen, rester zen... courage!

Elisel sourit et sauta au cou de son Cha.
Va pour le 30 alors, merci! Je contacte Kevin pour voir s'il est disponible à cette date et un peu après, pour venir à Blois, au cas où...

Quand au Domaine... Tu as peur qu'il fasse un peu trop inhabité, et que nos invités voient des toiles d'araignées partout? dit-elle en riant.
Mais elle commençait déjà à emballer quelques affaires, réfléchissant au matériel dont elle aurait besoin là-bas...

Avec quelqu'un... N'importe qui...? répondit-elle en feignant d'être offensée, pour masquer la rougeur qui lui montait aux joues. Pourquoi ce simple sourire allumait des feux dans son corps? Une chaleur l'envahissait, phénomène qu'elle ressentait de plus en plus en sa présence. Être avec lui, ensemble tous les deux, rien que tous les deux... Et voilà, ça recommençait, elle se sentait devenir écarlate...

Heum!... Oui... Euh... Mes valises!
Et bien, je pense que je vais emballer la majeure partie de mes affaires, mais je vais laisser quelques choses ici tout de même. Des fois que je repasse, que j'aie besoin de rester sur place... J'hésite à en faire une auberge, aussi, pour les gens de passage...

Je range tout, et je viendrai te chercher...